Actualité – Arte – Documentaire « Limites »

Une plongée dans le système russe d’entrainement des athlètes de haut niveau et ses méthodes très particulières. Un système efficace, mais transgressant toutes les limites. Rita Mamun, concourant en GRS (gymnastique rythmique et sportive), arrive à un moment crucial de sa carrière mais, sur le point de prendre sa retraite, il lui reste un but à atteindre : remporter l’or olympique. Nous suivons les drames vécus en coulisse qui accompagnent un travail physique et mental acharnés, pour un sport fondé sur l’esthétique.

Pression colossale, souffrance, épuisement émotionnel : le chemin de croix d’une jeune gymnaste russe filmée pendant la préparation des Jeux olympiques de Rio.

En finale du championnat du monde 2015, Margarita Mamun, jeune athlète de 19 ans, s’incline face à sa rivale et coéquipière russe Yana Kudryavtseva au concours général de gymnastique rythmique. À ce niveau de la compétition, la perfection est attendue et le moindre centième de point revêt une importance capitale. Margarita Mamun s’entraîne sous l’égide de deux femmes : Irina Viner, entraîneuse en chef de l’équipe de Russie, « l’une des coachs les plus dures de l’ère soviétique », selon le Guardian, et Amina Zaripova, son entraîneuse personnelle. Les Russes, en plus d’être à l’origine de la discipline, la dominent depuis des années sur la scène internationale. Margarita enchaîne entraînements et compétitions, tout entière dédiée à son objectif : les Jeux olympiques à venir.

Le prix de l’excellence
« Le sport est la seule guerre qui connaisse une issue pacifique. » Dans la bouche d’Irina Viner, ces propos peuvent paraître saugrenus tant l’on s’habitue, au fil du documentaire, à l’humiliation, au stress et aux insultes qui pleuvent sur Margarita Mamun à la moindre erreur. La violence verbale touche au harcèlement, mais c’est dans les bras de ces mêmes coachs que Margarita se réfugie dans ses rares moments de relâchement, auprès d’elles, et non de sa famille, qu’elle cherche soutien et réconfort. « On est dans le même bateau, toi et moi », souffle Amina Zaripova. Toutes sont soumises à la même pression implacable : en Russie, la gymnastique rythmique a un poids politique considérable et engage des enjeux financiers colossaux. À chaque compétition perdue, c’est un peu de la superbe du pays qu’on égratigne. Loin de ces considérations politiques, la réalisatrice Marta Prus, elle-même ancienne gymnaste, ne lâche pas le visage de Margarita Mamun, filmant ses sourcils constamment froncés et sa mâchoire serrée. Les émotions propres à l’adolescence, la colère, la frustration, la tristesse, semblent secondaires, sacrifiées sur l’autel de la discipline. « Tu n’es pas un être humain, tu es une athlète », dira sa coach. Malgré la douleur physique et le cancer de son père, qu’elle découvre durant sa préparation, la jeune femme s’exécute, ne rompt pas, et remporte l’or aux JO de Rio, renvoyant à tous le sourire parfait qu’on attend des gymnastes. Pourtant, la réalisatrice dira d’elle : « Je l’ai vue souffrir pour la gymnastique, se battre pour la gymnastique, mais je ne l’ai jamais vue y prendre du plaisir. »

AUTEUR(S)-RÉALISATEUR(S)
Marta Prus
IMAGE
Adam Suzin
SON
Maciej Pawlinski
MONTAGE
Maciej Pawlinski
MUSIQUE ORIGINALE
Maciej Pawlinski

Consulter la page du spectacle Peut-être Nadia

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